L'objectif de ce billet est de faire connaître à ceux qui n'y sont jamais allés quel est l'environnement de Puenta la Reina.

Sa situation géographique et la géographie :

Au Sud Ouest de Pampelune, dans la Navarre donc, le circuit touristique qui nous y mène et bien signalé sur le terrain nous fait passer par le col de lizarraga qui débouche sur la vallée de touristique mais pas seulement : le monastère de Urtzu au fond de la vallée d'Iranzu, Estella, Cirauqui, puis Puenta la Reina. Le paysage est fait d'une chaîne de montagne pyrénéenne de moyenne hauteur qui entoure un plateau assez vaste et parsemé de "bosses" dont certaines supportent l'urbanisation ramassée. Ces mamelons font penser un peu aux paysages caractéristiques de la région du PUY en France. Ces petites villes sont arrosées par la rivière Arga dont le cours sinueux a un débit plus important que notre Adour. Il s'agit d'un affluent de l'Ebre.

Au delà de Puenta la Reina, Pampelune est tout proche. Plus au Sud de la capitale et au Sud Est de la Navarre c'est le même paysage, plus accentué du point de vue des mamelons. L'urbanisation occupant bien toujours ces positions défensives, mais laissant cependant beaucoup d'entr'eux à la garigue. Il faut s'approcher, au Sud vers Sarragosse , et au Nord vers Jaca pour voir ce paysage se modifier plus radicalement.. Vers Sarragosse il s'agira d'un plateau moins bosselé qui au loin est ourné par les hauteurs de la Castille. Au Nord. Vers Jaca, on se rapproche des Pyrénées avec ses sommets encore enneigés, et par conséquent des paysages de vallées plus encaissées.

Sa sitution économique :

Pas de présence d'industrie importante. Aux abords des villages le courant d'une petite industrie de service. Aucune présence de grande surface alimentaire ou des biens et services à la personne, type Escalés. Le "supermarket", moyen ou petit se trouve en pleine ville, ou vers la sortie de la ville, mais sans zone attribuée. Des commerces qu'on ne voit plus ici : droguerie par exemple, nous font regretter notre bon vieux temps. Ce qui étonne, c'est la polyculture omniprésente voire intensive : champs de blé irrigués à perte de vue, plantations d'oliviers et amandiers, vignes à perte de vue aussi, avec sa route des vins . à l'est de Puenta la Reina, entre le monastère et Estella, de nombreux champs d'asperges (et oui ! bien que nous soyons sur un plateau), des vergers en nombre aussi.

Plus vers l'Est, en direction de Sarragosse de nombreux élevages intensifs et couverts de canards, dont le confit figure sur toutes les cartes de menu. Le traitement des eaux usées se fait non pas par des réservoirs d'épuration comme on peut en voir ici, mais par des lagunes d'épuration à base de roseaux, l'eau épurée étant ensuite utilisée pour l'irrigation des plantations de jeunes oliviers ou de vignes. A signaler une usine  énorme de fabrication de carburant bioéthanol.

Le plus saisissant est la production intensive d'énergie renouvellable : tous les sommets de montagnes sont ourlés d'éoliennes, et suivant l'orientation de ces sommets nous pouvons avoir, par endroit, des champs d'éoliennes. Les grands bâtiments agricoles (il n'y en a pas beaucoup cependant) sont tous couverts de panneaux photovolaïques.Par rapport à ces éoliennes qui sont loin des habitations, on se pose de temps en temps la question de la "pollution" paysagère qu'elles représentent, telle qu'elle est posée en France par des associations environementales. Puis tès vite on se convainc facilement que cette énergie là est 100% renouvelable et qu'à cette échelle elle est du domaine d'une véritable industrie.

Une autre industrie est l'exploitation touristique notamment des chemins de Saint Jacques. Cela fera l'objet d'un autre billet.

Son habitat :

C'est le caractère unifié qui enchante. Un peu comme peut réjouir le Pays Basque. Outre les villages ramassés sur un mamelon qui servait de défense, c'est le règne de la pierre et de rues pavées toutes simples avec un domaine piéton et un domaine dédié à la circulation (sans trottoir), sauf où la présence de marches s'avére indispensable. Ce sont aussi les monuments (églises, ou maison de maître voire petit château ou monumental  comme à OLITE, UJUE ,ou ARTAGONA) signalés qui charment et constituent une réelle invitation à s'arrêter pour voir...Enfin c'est la propreté de tous les lieux qui doit être mentionnée (ce qui n'était pas vrai fut un temps), comme quoi !

Son histoire :

Ce fut la grande découverte. Se retrouver dans le berceau de nos rois français : Henri IV, le " Navarès", dont les aîeux sont enterrés dans le monastère de la Leyre, qui donna tous les évêques de Pampelune et qui fut le berceau vers 830 de la résistance aux arabes. Ce monastère a été "refondé" au XI° siècle par les moines de notre abbaye d'Escaladieu dans les Hautes Pyrénées. Puis ce fut le lieu par excellence des guerres Carlistes plus pès de nous. Dans la même veine Louis XIV est signalé aussi, non pas seulement comme ayant épousé une princesse espagnole mais parce que étant de la même lignée que les ancêtres d'Henri IV. D'aileurs un arbre généalogique présent dans cette abbaye montre bien que le roi actuel d'Espagne, de la famille des Bourbon, est de la même lignée que Louis XIV.

Sa politique :

Notre actualité nous rendait attentifs à ce qu'était l'ambiance politique actuelle en Espagne et en Navare plus précisemment.

En Espagne, le Premier ministre se débattait avec le plan de rigueur à faire voter par le parlement : la question était de savoir si sa majorité avaliserait le plan de rigueur ; il y réussit avec une seule voie d'avance. les mesures concernaient l'âge de la retraite, la diminution de 5% des salaires des fonctionnaires dès le ° juin etc..

Le débat conceranait les faillites des caisses d'épargne, dont beaucoup sont des propriétés de l'église. La solution vers laquelle on s'oientait c'était le rachat ou la prise de participation par les réseaux bancaires du pays. Les caisses d'épargne sont touchées parce que ce sont elles qui se sont engagées dans le financement spéculatif à outrance de l'immobilier dont il faut dire qu'il constitue "le" problème espagnol.

L'autre débat, comme en France, était celui du "sabrage" dans les financements des collectivités locales par l'état. Là il y a eu une révolte des élus qui a fait immédiatement reculer le premier ministre.

En Navarre même, une grande manifestation des fonctionnaires a eu lieu la semaine dernière à Pampelune. Le gouvernement de Navarre vient de décider de baisser les indemnités des élus de 500€ par mois. Le journal de la province était aussi émaillé de ces exemples d'élus de droite ou de gauche qui avaient soit piqué dans la caisse soit avaient bénéficié ou fait bénéficier leurs affidés de commissions pas très catholiques.

Pour en terminer avec ce chapitre, il faut mentionner le rôle de notre DSK national en Espagne au nom du FMI. Si comme nous l'avons entendu en France il déclare être "admiratif" des décisions prises par Zapatero, il l'enjoint cependant à "una màs grande flecibilidad  del labor" et une restructuration des banques....

Je veux remercier mes anciens professeurs d'espagnol (dont la première est originaire d'Augreilh et réside actuellement à Grenade) pour la passion qu'elles ont mis à nous apprendre l'espagnol et sa culture ; il en restait quelque chose qui m'a permis de pouvoir et lire et engager la conversation avec les espagnols rencontrés.

Vous voilà donc un peu plus proche du "pueblo" avec lequel nous sommes jumelés. Les espagnols ont un jli mot pour désigner cette idée : nous sommes leur "hermana" (soeur) !