Il y a quelques semaines, un titre d’un quotidien faisait la une en annonçant « la dictature de la finance ». C’est ce que valide le « nouveau » traité  SARKOZY-MERKEL, et consorts, (à savoir les autres chefs d’état européens pour lesquels, le « peuple et la voix populaire » importent peu, eux qui devront supporter le saignée alors que les financiers la classe possédante responsables de cette crise sont largement épargnés, comme à l’accoutumée).

Depuis fin 2008, j'ai pris la parole sur cette crise d'une façon ironique sur la "capacité" des "sauveurs" européens ou américains. Lors de mon passage en Navarre, je vous ai transcrit ce qu'exigeait DSK en qualité de directeur du FMI du gouvernement espagnol au détriment de la classe ouvrière. On a vu l'efficacité des mesures imposées identiques à celles imposées en Grêce.
Voici ci-dessous des extraits d'un article paru dans la page "rebond" de Libé.

Cet éclairage le plus sûr et le moins dit sur le « nouveau traité » européen, est  délivré dans cet article du mardi 6 décembre.
Vous en trouverez ci-dessus le contenu dont j’ai expurgé les passages qui ne servaient pas à la compréhension et qui ne trahissaient pas les idées du professeur des sciences économiques à l’université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne et membre de l’Institut universitaire de France qu’est Bruno AIMABLE.

« Il y a deux interprétations possibles de la politique actuelle. La première, assez répandue hors de la zone euro dans la presse et parmi les économistes, peut se résumer par une formulation lapidaire s’appliquant aux dirigeants européens, parue dans le Financial Times et qui émane de Martin WOLF : ils ne comprennent simplement rien. Pour l’autre économiste P. Krugman, on assiste à la mise à mort de l’euro par une cure d’austérité budgétaire prescrite à la suite d’un diagnostic erroné.
Ce diagnostic a été rapporté par Mme MERKEL dans son allocution au Bundestag du 2 décembre, se félicitant de ce que tout le monde en Europe s’accorde désormais sur les causes de la crise : le niveau élevé des dettes publiques et le manque de confiance qui en résulte. La solution serait alors un marathon d’austérité sous la surveillance de la BCE et de la CEJ (Cour européenne de Justice), avec les sanctions automatiques pour les pays déviants de la norme de « bonne » gestion des finances publiques. Pour ceux qui observaient que l’austérité va tuer la croissance, augmenter le chômage, et donc aggraver le problème, la réponse habituelle est qu’elle va augmenter au contraire l’activité grâce à l’apparition miraculeuse de ce que P. KRUGMAN appelle « la fée confiance ».

Pourtant, plutôt que de recourir aux invocations de l’économie vaudou, les responsables politiques européens feraient mieux d’abandonner l’austérité et accepter un peu d’inflation en Europe du Nord, ce qui contribuerait à résorber les déséquilibres de compétitivité avec l’Europe du Sud et à résoudre le problème de la dette dite « souveraine » (celle des états), sans devoir en passer par des décennies de vaches maigres. Rappelons par exemple. Le plan de désendettement proposé par Conseil Allemand des experts économiques prévoit pour l’Italie un excédent budgétaire primaire de 4,2% pendant plus de 20 ans !

Pourquoi une politique aussi absurde est-elle suivie au moment où les prévisions de croissance pour 2012 faites par l’OCDE annoncent une stagnation, de 0,6% en Allemagne, 0,3% en France, 0,2% dans le zone euro, voire la dépression soit en Italie ou en Grêce ?
La réponse donnée plus ou moins explicitement dans le cadre de cette première interprétation est simple : Mme Merkel, JC TRICHET, M. DRAGHI et consorts seraient des corniauds qui croient en des théories économiques s’apparentant plus à la pensée magique qu’à la science.

Mais si on peut reconnaître un fanatisme quasi-religieux dans les croyances économiques qui soutenaient les recommandations d’austérité budgétaire, il ne faut pas pour autant sous-estimer la rationalité des acteurs politiques. Le parallèle entre la politique préconisée à l’échelle européenne par Mme MERKEL et celle suivie au moment de la grande dépression par Henrich BRÜNING imposa par voie de décrets d’urgence une politique radicale d’austérité à base de coupes drastiques dans les dépenses publiques, notamment les indemnités pour les chômeurs, et des baisses de salaire. Cette politique budgétaire, couplée à une politique monétaire restrictive par peur de l’inflation, au moment où la déflation menaçait, contribua largement à ce que l’Allemagne s’enfonce dans la dépression. (c'est moi qui souligne ces dernières lignes)

La politique économique, annoncée comme durable, suivie par celui que les Allemands finirent par surnommer le « chancelier de la faim » s’inscrivait dans le cadre d’une offensive conservatrice visant à la fois à démanteler l’Etat social et à affaiblir le système politique de la République de WEIMAR qui le garantissait. La Constitution de 1919 donnait pour objectif la coopération « sur une base « égalitaire » entre syndicats et patronat par la fixation des salaires, des conditions de travail et de développement économique ; elle garantissait aussi un grand nombre de droits sociaux. Avec l’intensification de la crise économique, l’objectif du patronat devint principalement ‘affaiblissement, puis la disparition de ce système au moyen de l’austérité et de la montée du chômage.

Altération de la démocratie et dévalorisation de la politique pour s’en remettre à des intangibles de supposée « bonne » gestion, remise en cause des droits sociaux, fragilisation de la représentation collective des salariés et réduction de l’état social par l’austérité budgétaire : les similitudes sont suffisamment nombreuses pour se demander si on tient vraiment au retour des années 1930. ».

Tout est dit ! 

Ce à quoi nous assistons depuis deux ans, n'est ni plus ni moins que l'organisation planifiée, voulue, de la mondialisation de la pauvreté au bénéfice du capitalisme financier le plus féroce. Celui dont Marx, dans son CAPITAL, prévoyait l'avénement in fine en redoutant les effets néfastes sur la démocratie et les intêrets de la classe ouvrière. Nous y sommes.
Les indignés ont compris cela, les laisserons-nous seuls à défendre l'intêret général  : la démocratie ?