Pour être bien au clair sur le résultat :

Compte tenu du niveau de l’abstention :

-          Macron : 49,31% du corps électoral dans son entier : donc minoritaire !

-          Le Pen : 25,29% de ce même corps électoral

-          Le cumul des abstentionnistes et des bulletins blancs ou nuls : 36,7 du corps électoral : deuxième parti de France pour ces élections !

En commentaire : Si l’on tient compte du vote utile et de peur qui s’est porté sur Macron, il est bien en deçà de ces 49,31% ; ce qui devrait le rendre prudent ! Mais au vu de ces déclarations, de ces écrits, de son orgueil, ce ne doit pas être le genre dans sa maison !

Voilà pourquoi d’entrée de jeu il a prévenu : le parlement je vais limiter son activité législative à 3 mois, le reste du temps il contrôlera. Et je vais me rendre les mains libres en utilisant les ordonnances.

Devant Le Pen, lors du débat, il a voulu nous rassurer et nous faire gober que le parlement aurait son rôle déterminant quant à ces ordonnances. Depuis plusieurs de ces lieutenants dont Mr FERRAND son porte-parole vont disant la même contre vérité ; pourtant Mr FERRAND est un député socialiste sortant, il devrait savoir qu’il débite un gros bobard. Je vais les prendre en flagrant délit de mensonge, et afin que nul ne l’ignore voici :

TEXTE de l’article constitutionnel : « Le gouvernement peut, pour l’exécution de son programme, demander au parlement l’autorisation de prendre par ordonnances, pendant un délai limité, des mesures qui sont normalement du domaine de la loi.
Les ordonnances sont prises en Conseil des ministres après avis du Conseil d’état. Elles entrent en vigueur dès leur publication mais deviennent caduques si le projet de loi de ratification n’est pas déposé devant le Parlement avant la date fixée par la loi d’habilitation. Elles ne peuvent être ratifiées que de manière expresse.
A l’expiration du délai mentionné au premier alinéa du présent article, les ordonnances ne peuvent plus être modifiées que par la loi dans les matières qui sont du domaine législatif » article 38 de la constitution.

Les ordonnances permettent donc au gouvernement d’intervenir dans des domaines normalement réservés au pouvoir législatif que détiennent Députés et Sénateurs et dont l’étendue est fixée par l’article 34 de la constitution.
Des conditions strictes sont imposées sur le plan procédural. Le Gouvernement doit déposer sur le bureau des Assemblées un projet de loi d’habilitation qui vaudra autorisation de légiférer à la place du Parlement une fois adopté. Doivent seulement figurer les motifs ayant conduit à l’utilisation des ordonnances, le programme envisagé ainsi que deux délais. Le premier est dit « délai d’habilitation » : il fixe les bornes de la période pendant laquelle le gouvernement, pouvoir exécutif, va pouvoir édicter des ordonnances. La constitution n’impose pas de limite mais indique tout de même qu’il doit être « raisonnable ». En pratique, il est généralement de trois à six mois. Le second délai définit la période au cours de laquelle devra intervenir le dépôt d’un projet de loi de ratification par le Gouvernement auprès du bureau des Assemblées. La ratification aura lieu lorsque le Parlement adoptera ce projet de loi ou tout autre texte prévoyant expressément la ratification de l’ordonnance.
Les projets d’ordonnances sont délibérées en Conseil des Ministres et ils sont soumis au contrôle du Conseil d’Etat agissant en qualité de conseiller juridique du Gouvernement.  Le Conseil d'Etat vérifie la conformité de l’ordonnance par rapport à la loi d’habilitation, aux conventions internationales et à la constitution est ainsi vérifiée.
Une fois l’ordonnance signée de la main du premier ministre et du président de la République, elle acquiert une valeur réglementaire et peut donc, par conséquent, être attaquée devant le Conseil d’Etat par un recours pour excès de pouvoir.
Lors de la première cohabitation, Mr Mitterrand avait estimé qu’il était en droit de refuser de signer une ordonnance. Ce droit ne lui avait pas été contesté par le Gouvernement de Chirac, qui s’était rabattu devant le Parlement en urgence conformément à la procédure législative normale.

 

Donc bien enregistrer que gouverner par ordonnances c’est contrevenir au fonctionnement normal de la République : un pouvoir législatif (faire la loi) au nom du peuple, dont le Parlement est le dépositaire, un pouvoir exécutif (appliquer la loi par respect de la volonté du peuple) dont le gouvernement est le dépositaire.

Commencer un quinquennat, sur des sujets aussi chauds en contrevenant au fonctionnement normal de la République voilà qui promet !
Vous pouvez donc aussi vous rendre compte que contrairement à ce que déclare les « marcheurs, chef en tête », le Parlement est bien écarté des débats sur le contenu des ordonnances. Or le débat, c’est-à-dire, la confrontation des idées sur un sujet donné, donc le respect du droit d’expression de ses idées, est le fondement premier de la démocratie. Donc gouverner par ordonnances c’est nier, c’est attenter à la démocratie.

Le corps électoral a donc bien saisi ce qui était en train de se passer, et a choisi de , finalement, accorder un vote tout à fait relatif puisque minoritaire, à ce nouveau président.

 

Et dès le deuxième tour au soir, on a vu effectivement qu’on était loin de la République ! Je ne parle pas du lieu, je parle de la gouvernance ! Le lieu est cependant symbolique de cette nouvelle gouvernance qui est en train de nous tomber dessus. Pas la République donc, mais le Louvre et sa Pyramide (d’où le quolibet qui n’a pas tardé Toutenmacron !) ! Oui le Louvre ! résidence des Rois de France, Henri IV n’y est pas étranger, Bayrou a dû apprécier ! Louis XVI, a lui aussi connu les lieux, pour y connaître ce que réservait le gouvernement de la Révolution à sa destinée : c’est là que les décisions de « couper les têtes de la famille royale » ont été prises. Donc exit la monarchie ! Ça fait plus de 200 ans que ça dure ! Eh bien, bonnes gens qu’avez-vous découvert en cette soirée du 7 mai 2017 : La famille royale au grand complet monter sur l’estrade, non pas pour avoir la tête coupée, mais pour s’exhiber, faire voir qu’elle était grande, magnifique, soudée, jeune ! Ne manquaient que les vieux de la famille ; par exemple les parents du Président ! Mais ce n’était pas cela qui était donné à voir : c’était combien le pouvoir allait s’exercer, et symptomatiquement et symboliquement comment il allait s’exercer ! En majesté, en toute puissance, et pour longtemps si possible !

Mais ce nouveau roi , nous a dit qu’il allait « nous servir » : quoi ; une plus forte austérité pour les pauvres hères  et un libéralisme effréné pour les puissants ; par ordonnances point de gêne !

Mais ce nouveau roi, nous a dit qu’il allait nous « protéger » : comme si nous étions ses sujets, comme si nous ne savions pas de quoi devait être faite notre « protection » : et là nous savons déjà que nous allons devoir nous opposer aux ordonnances, si nous voulons que le gouvernement respecte nos droits à toutes les protections que toute dignité humaine réclame ! Et en cela encore et toujours ce sera notre devoir si nous voulons donner un avenir à notre jeunesse qui ressemblera à ce dont nous avons bénéficié !

 

Et de la même façon que le candidat a usé de méthodes mystiques, médiatiques pour nous séduire afin d'obtenir le résultat qui a été le sien, il montre déjà que les vieilles ficelles il les connait. Il sait qu’il doit obtenir une majorité de députés s’il veut obtenir la loi d’habilitation pour agir par ordonnances : il lui faut donc utiliser les vieux stratagèmes des vieux partis ; défroquer députés PS et LR ; leur demander de s’inscrire sur la référence, non, la marque, En Marche pour obtenir les financements publics ; respecter la discipline de vote : même méthode que Mélenchon vis-à-vis du PC ! Il connaît aussi comment se construisent les dynasties, puisque est investie une des filles de Brigitte ! Thiphaine Auzière elle s’appelle ! investie dans la 4ème du Nord-Pas- de- Calais ! Et enfin le  fin du fin : on ne veut pas de Valls, puis d’autres LR, mais on ne va surtout pas les contrer, les gêner en leur mettant en face un candidat En Marche ! Il nous prend pour des c.. déjà !

Et pour couronner le tout : Dès 20h le 7 mai, le ministre allemand de l’intérieur le félicitait et écrivait : il va falloir aider le nouveau président à effectuer les réformes dont la France a besoin ! Moscovici nous rappelle à nos devoirs d’engagement de réduction des déficits ! Quant aux réformes européennes que le candidat disait pouvoir obtenir de Angela, ce n’est pas d’actualité nous a-t-on fait savoir. Et comme Hollande l’avait fait au soir de son intronisation, le 15 mai 2012, Macron se rendra pour courber l’échine de la France devant Angela dès son investiture ! La boucle est bouclée.

 

Il nous revient donc à nouveau de bien réfléchir à ce que nous voulons pour notre avenir, pour notre société, on continue comme depuis des décennies, et Le FN a de beaux jours devant lui ; ou on se retrousse les manches et on fait entendre notre voix avec tous ces intellectuels, tous ces économistes, tous ces prix Nobels, tous ces sociologues qui nous disent que nous sommes au bord du gouffre, tout au bord, prêts à nous fracasser socialement parlant, tous ces syndicats qui disent la détresse des ouvriers, des agriculteurs, des uberisés, des jeunes étudiants qui n’en peuvent plus des efforts qu’ils doivent produire pour essayer d’avoir un avenir, et on exige d’être entendus ?

Les réponses à ces questions ; c’est au niveau des législatives que ça se passe ! Et cela va demander d’ici le 18 juin toute notre attention, toute notre vigilance, toute notre responsabilité !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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