Le dernier billet vous disait : il y a le feu, à propos des projets liberticides de Macron pour l’après état d’urgence. Et cela commence à remuer pas mal de monde !

Rennes a été son labo, tout dernièrement : voyez et appréciez

Le 27 avril, à Rennes, soit entre les deux tours, un motard de la police a braqué son pistolet sur des manifestants qui défilaient avec le mot d’ordre « ni Le Pen, ni Macron ».
L’image a envahi le web.

Une enquête est ouverte, non contre le motard, mais contre les manifestants. 2000 personnes étaient là !

Les images captées par des journalistes montrent que le motard n’était nullement menacé. Or l’enquête est diligentée contre de présumés manifestants pour…violence avec arme, ce qui a justifié une perquisition le 30 mai. En outre, le modus vivendi de cette opération policière, si peu justifiée, correspond à celui d’une interpellation d’individus très dangereux supposés détenir armes lourdes : défonçage de portes, policiers suréquipés, armes braquées, plaquage et menottage au sol des interpellés, deux mineurs étaient dans le lot !. Or le choix des cibles montre qu’elles ont été choisies non pas en fonction de leur présence sur les lieux de la manif (certains ont pu prouver qu’ils n’y étaient pas) mais sur leur appartenance supposée à une mouvance anticapitaliste.

 

Le 7 juin toujours à Rennes était jugé un participant à cette même manifestation du 27 avril qui était accusé d’avoir jeté des pierres contre la police, ce qu’il a toujours nié. Deux jeunes femmes, se sont portées témoins pour dire avoir vu des policiers glisser des pierres dans les poches du garçon.

Le président du tribunal manifeste son incrédulité et rappelle le danger de porter un faux témoignage.
prophétie autoréalisatrice : événement à peu près jamais vu dans l’histoire de la justice ! après que le jeune homme a été condamné à 6 mois avec sursis, les deux jeunes femmes sont arrêtées et menottées sous l’accusation de faux témoignage et conduites devant un juge d’instruction ! Ce dernier, manifestement réticent à les mettre en examen dans ces conditions rocambolesques, les remet en liberté avec le statut intermédiaire de témoin assisté !

Ainsi donc, à deux reprises des policiers et des magistrats ont manifesté une belle solidarité dans des opérations dont le seul objectif clair est d’empêcher de remettre en cause des pratiques policières et judiciaires de plus en plus affranchies du droit commun, face à certains des adversaires les plus résolus du gouvernement en place. S’il est désormais impossible d’apporter des témoignages contredisant la version policière, si de supposés dissidents de l’ordre libéral peuvent subir des opérations d’une telle brutalité, on n’est plus très loin de ce qui a été théorisé comme « le droit de l’ennemi », à savoir, en réalité, la réduction à presque rien des droits des personnes décrétées comme telles.


D’un côté on a une police qui, depuis ses manifestations de l’hiver dernier, ne cesse de prendre de plus en plus une forme d’autonomie inquiétante en se montrant notamment toujours plus intolérante à toute critique, d’un autre, un gouvernement, qui, tout en préparant son offensive thatchérienne de l’été, annonce vouloir faire entrer dans le droit commun l’état d’urgence !

Si l’on tient compte du fait que le chef de cabinet de Jupiter est connu pour sa gestion musclée de l’ordre public lorsqu’il était préfet de Bretagne, et qu’Amnesty International, en est déjà à s’interroger sur la difficulté croissante de manifester en France, on peut dire que tout se met en place pour que Rennes soit une sorte de Laboratoire pour des formes de régressions de plus en plus affranchies des garanties gagnées par des siècles de luttes sociales et politiques.

 

La cour de cassation vient de sanctionner une disposition de l’état d’urgence qui faisait en sorte que des personnes n’étaient pas autorisées à aller manifester dans tel endroit, soit lors de la loi travail, soit lors de la COP 21 !

Que croyez-vous, le projet qui va être présenté dans deux jours s’assoit sur cette décision de justice qui s’impose à tous y compris au gouvernement !

 

Signez donc la pétition si vous êtes conscient que ceci va nous concerner dans très peu de temps quand il faudra aller manifester coûte que coûte, pour empêcher la casse sociale annoncée !

 

 

https//www.change.org/p/la-rue-rennes-laboratoire-de-l-ordre-en-marche.