Le candidat président sortant aura tout « cassé » en 5 ans. La France sort de ce quinquennat, défigurée, et nous, « honteux », des actions faites en notre nom.


Il est un domaine, qui n’est pas souvent abordé, mais qui nous concerne tous, qui aura été particulièrement « saccagé », et ceci à dessein ; je veux parler du système de soins.

A propos d’un rapport récent réalisé par un urologue mutualiste qui s’est penché sur « la place et le rôle des nouvelles instances hospitalières » figurant dans la réforme de la gouvernance des établissements de soins, la question suivante a été posée récemment : qui veut prolétariser les métiers de la santé ?

 

On trouve dans ce rapport des analyses plus qu’inquiétantes. :

La « culture managériale » qui en arrive à jouer, en tant que remède, le rôle que le foie jouait naguère chez les médecins de Molière. Elle devient le fétiche, la panacée de tous les maux de l’hôpital, le parangon de toutes les vertus. Ce rapport est un hymne énamouré aux bienfaits de la libre entreprise appliquée au système de soins, un éloge naïf à « un management serein » de la « chaîne de production de soins ». Cette philosophie qui fait de l’hôpital une entreprise bien capitaliste (financée quand même par nos cotisations sur nos salaires et la CSG…) exige que le « vrai médecin » y devienne « denrée rare » et ceci affirmé avec force.

 

Au-delà de celui qui tient ces propos, cette réforme semble emblématique des réformes des politiques de santé qu’a voulu mettre en place le gouvernement actuel, et, plus encore, d’en finir avec la culture des métiers.
En effet cette nouvelle culture néo-libérale, (c’est-à-dire plus libéral que moi tu meurs), prescrit de ne plus parler « métiers » avec « tous les cloisonnements que cette division génère » mais penser « entreprise de santé » où « des employés travaillent à un même projet ».
Le médecin, « denrée rare » devrait apporté une « valeur ajoutée » aux autres soignants auxquels il aurait délégué « ses compétences » incorporées dans des protocoles standardisés qu’il suffirait d’appliquer.
De nouveaux « officiers de santé » sont déjà programmés dans les chaînes de montage universitaires destinés à prendre en charge 85% à 90% de la population. Les 10% à 15% restants des patients demeurant « hors protocole » seraient confiés à « de vrais médecins » parce que « différents socialement, philosophiquement, culturellement, religieusement, ou encore professionnellement ». On constate, non sans ironie, l’absence de critère médical dans ce tri discriminant.

La dimension artisanale du « médical » a-t-elle encore le moindre intérêt pour ceux qui appareillent les professionnels à de nouvelles machines numériques fournissant « le mode d’emploi » des actes à accomplir ?

Vous l’aurez vu tout le vocabulaire de la finance est invoqué pour convaincre des bienfaits de l’industrialisation de la médecine et de la prolétarisation constante de ceux qui les prodiguent : médecins, sages-femmes, infirmiers, psychologues, orthopédistes,..

Prolétarisation, le mot est lâché. La médecine après bien d’autres métiers subit aujourd’hui de plein fouet les réformes d’un nouvel art de gouverner consistant à confisquer aux professionnels leur savoir-faire et à détruire la dimension artisanale (l’art de faire) de leur métier.

Le mode d’emploi de la machine numérique a remplacé le jugement et la décision du travailleur, confisqués par les procédures.

C’est la définition même que Marx donne du prolétaire : l’ouvrier est devenu un prolétaire quand son savoir et son savoir- faire sont passés dans la machine.


Cette révolution « conservatrice » appelle à une prolétarisation de l’ensemble des métiers.

Qu’on ne s’y trompe pas c’est bien d ‘un enjeu de société dont il s’agit.

Il est probable, qu’un jour, un autre de ces experts contaminés par le virus ce cette logique des marchés déclare :  il faut que l’enseignant des écoles, collèges ou lycées devienne une denrée rare, un tri sélectif des enfants sera fait en fonction de leurs capacités cognitives, seuls 10 à 15% d’entre eux devraient bénéficier de vrais enseignants, la masse restante n’en a pas besoin »
Et puis un autre jour, un autre expert en dira autant des chercheurs, du journaliste, de l’artiste, de….
Enfin on reviendrait à un gouvernement des « vrais », des « meilleurs », des « denrées rares ». Ce qui permettrait enfin à la démocratie de se réconcilier avec ce gouvernement des « meilleurs », étymologie du mot « aristocratie ». Nous sommes de plain-pied dans la pensée sarkosiste.

Avec laquelle il est temps d’en finir ! Et nous serons mieux soignés !