Ainsi donc nous assistons à nouveau en 2015, en France, à la banalisation de ce parti antirépublicain, totalitaire, le FN.

 

Je ne veux pas emboîter le pas de ces deux « pompiers » de circonstance, de droite et de gauche qui ont été chacun à leur tour ou qui sont chacun à leur manière, d’ailleurs assez semblable, les pyromanes à l’origine de cet embrasement national.

 

Je veux expliquer pourquoi le FN est bien un parti antirépublicain et totalitaire


D’abord il puise aux origines des ligues de droite des années 20 qui ont mis à mal la troisième république française en fomentant des émeutes , et nous n’avons dû qu’à la résistance des forces démocratiques et leur sagesse à savoir s’allier pour échapper au pire que l’Allemagne a connu.

Ensuite, pendant la guerre c’est bien à cause de DEAT,  que la collaboration avec le fasciste allemand a pu prospérer dans ses pires œuvres. Papa Le Pen ne renie rien de cette collaboration ; il va jusqu’à nier, d’une façon répétée la SHOAH, lui comme ses acolytes, Faurisson et autres. Et en point d’orgue, c’est dernièrement la fifille qui participe à une réunion des fascistes du nord de l’Italie où on a pu voir que le salut nazi ne la dérangeait pas.

Puis vint la guerre d’Algérie et la torture que le même ne renie pas, et que fille, il y a peu, justifie dans un entretien médiatique « si c’est la façon d’obtenir les renseignements ».

Et puis ce sont ces « saillies » constantes racistes à propos des tous les « étrangers » , ROMS, Arabes, Juifs, Noirs, même si ces personnes sont des compatriotes biens français quoiqu’on en dise.

 

Mais qui rappelle tout cela, qui fait un peu d’histoire, qui analyse ce qu’est l’essence de ce parti ?

 

Je veux maintenant accuser nos responsables politiques qui ont mis cela sur le tapis parce ce que, pensent-ils, il vaut mieux « flatter » l’électeur qui se laisse attraper comme des mouches par la rhétorique de circonstance mais mensongère de fifille. Ce faisant ils ont banalisé les propos de ces fascistes, ils lui ont apporté « du crédit ».

Je vais commencer par Monsieur Sarkosy qui dès 2005, en ministre de l’intérieur s’attaque « à la racaille », qui fait des reconduites à la frontière le summum de sa politique sécuritaire même s’il sait, et nous le savons, que c’est ubuesque. Puis, en qualité de candidat et de président de la République prend très officiellement son inspiration auprès d’un idéologue d’extrême droite qui a accompagné le père Le Pen ; on doit à cet idéologue le ministère de l’identité nationale, la stigmatisation encore et toujours des « arabes » (souvenez-vous du ministre de l’intérieur : quand il y en a un ça va, mais quand il y en a trois … » en s’adressant à un dacquois) le thème de la laïcité porté à son paroxysme avec son penchant le communautarisme. Puis en récompense le même président fait confier à cet idéologue dangereux la chaîne » histoire »; c’est-à-dire qu’il accepte de mettre entre ces mains un outil dont on sait qu’il participe grandement à la formation des esprits. Autre récompense , ce même idéologue à la fin du quinquennat sarkosien obtient que plusieurs de ces « fans » soient recasés dans un média qui se nomme valeurs actuelles ; on sait aussi les contributions de la presse à la formation de la pensée, pour qui n’a pas les moyens d’analyse critique.

 

Je vais passer maintenant à Monsieur Valls. Quand, au mépris des engagements électoraux du président de la république élu en réaction, notamment, à cette banalisation des thèmes xénophobes, il convainc celui-ci de ne pas mettre en place le contrôle au faciès, ou le vote des étrangers (c’est-à-dire en fait cette première génération de maghrébins qui est venue en France, à la demande de la France, pour reconstruire le pays, ou encore pour combattre l’ennemi hitlérien), il laisse la digue ouverte qui permet cette banalisation de la xénophobie, du rejet de «  l’autre » parce qu’il est pauvre, chômeur, fonctionnaire, cheminot, gréviste, etc.. attribut constant des fascistes. Quant de plus, lui-même dit publiquement, que « les ROMS  n’ont pas vocation à rester en France », alors que nombre de ROMS sont français et les autres européens dont régis par les lois européennes de la libre circulation des peuples à l’intérieur de l’Europe, il fait sienne les méthodes sarkosiennes honteuses. Force est de constater aussi qu’il a fait en qualité de ministre de l’intérieur, puis de premier ministre, des reconduites à la frontière le marqueur principal de sa politique sécuritaire. C’est-à-dire qu’il confirmait la banalisation des thèmes essentiels du parti de l’extrême droite. Quand enfin, tout dernièrement, on entend, dans la bouche du Président la formule « français de souche », ça en dit long sur l’imprégnation de la pensée de nos gouvernants par la hantise des thèmes abordés par le parti de l’extrême droite.

 

Ce que demandaient les électeurs de gauche qui ont porté au pouvoir le président actuel c’était une autre politique, un autre discours desquels la stigmatisation des différentes composantes de notre nation serait bannie. Hélas, nous ne pouvons que constater que nous n’avons pas été entendus, pire nous avons été trahis.

Ce que demandaient aussi ces mêmes électeurs c’est de bifurquer de la politique économique et sociale sarkosienne à travers l’application des engagements du candidat qui faisait le socle du contrat électoral pilier de la vraie démocratie. Au lieu de cela, le premier acte politique posé le jour même de son intronisation, par le président actuel a été de faire allégeance à Merkel, et qui plus est à BERLIN ; autant dire continuer les engagements sarkosiens. Puis le ministre des finances de l’époque, Moscovici, réussissait à faire abdiquer le président sur un engagement capital de refonte du système financier français., Puis vinrent les aides outrancières, et sans contre partie, au patronat,. Outrancières, non pas seulement parce qu’elles représentent tant d’argent que ça en est vertigineux, mais outrancières, parce que ces aides sont payées par les plus pauvres (augmentation de la TVA payées par tous - augmentation ou application de retenues sociales – blocage des salaires minimums ou minimums sociaux ou retraite etc..) ou par la classe moyenne qui avec les mêmes blocages se rapprochent elles aussi de la pauvreté. Nous, citoyens, faisions donc le triste constat non seulement que la parole politique n’avait plus aucune valeur morale, mais surtout, que les actes qui étaient posés nous conduisaient aux mêmes mesures drastiques appliquées aux pays du sud dont nous pouvions voir jour après jour qu’ils s’enfonçaient dans une très grande misère.

Ces actes, contraires  au contrat passé avec les électeurs, participent à donner du crédit au discours de l’extrême droite ; les hommes politiques de droite ou de gauche récoltent donc ce qu’ils ont contribué à banaliser. Et la désespérance qu’ils ont semé n’est jamais bonne conseillère. Ajouter à cela  le triste tableau de ces partis politiques et de leurs chefs qui ne savent pas faire le ménage, qui tolèrent les brebis galeuses au plus niveau, un président d’assemblée nationale qui refuse que soient appliqués aux députés les mêmes contrôles qu’aux ministres ou hauts fonctionnaires et se concocte sa loi pour être contrôlé à minima, vous aurez là aussi une alimentation supplémentaire du discours des Le Pen.

 

Quant enfin, notre président de la République actuel, fait chorus avec l’Allemagne, les différentes institutions européennes, le représentant français à la commission européenne, pour exiger des nouveaux dirigeants grecs qu’ils « s’assoient » sur leur programme économique et social que vient de valider le peuple grec par un vote démocratique incontestable, il participe à « légitimer » le discours extrémiste des Le Pen sur l’Europe

 

Quand enfin, Monsieur Valls, dans son agitation à vouloir se parer des attributs de pompier de dernière minute, convoque les intellectuels français pour leur reprocher leur « endormissement » pour lutter contre la propagation des votes extrémistes , il fait montre de son ignorance de tout ce que, précisément les intellectuels de gauche ont dit et écrit depuis qu’il est arrivé au pouvoir ; les économistes, les fiscalistes, les sociologues, les philosophes ont eu, suffisamment de conscience pour produite leurs analyses, signaler le danger, expliquer comment le gouvernement, en se pliant aux exigences de Bruxelles, du monde de la finance, du patronat menait le pays dans le mur, y compris électoral. Mais ne dit-on pas que quand on veut noyer son chien on dit qu’il a la rage.

 

Et nous dans tout ça, y pouvons nous quelque chose ? Oui 

Nous pouvons par exemple demander à nos députés de s’abstenir de voter la confiance à un gouvernement qui présente des lois qui vont à l’encontre de ce pourquoi nous les avons élus ; c’est ce qu’ont faits nos députés landais il y a peu. Nous pouvons dire à nos candidats, la jeune génération qui arrive de faire de la politique d’une autre façon que l’ont fait jusqu’à présent les vieux routiers, par exemple en prenant conscience, en prenant en compte que nous ne sommes pas aussi demeurés que ça , que ce qui nous importe ce n’est pas de savoir d’où proviennent les revenus salaiaux de la liste opposée, faisant supposer que ceux qui détiennent leur salaire via nos impôts ne sont pas dignes d’exercer un mandat politique ; nous pourrions alors rétorqué que nous ne sommes pas aveugles et nous savons que nous avons devant nous des candidats départementaux qui tirent, à travers leurs mandats électoraux, des revenus importants qui  viennent directement de nos impôts locaux intercommunaux, régionaux. Ce qui nous importe c’est de savoir ce qu’ils vont faire de mieux pour que notre département qui s’est hissé à la troisième place des départements les mieux gérés de France, selon une étude officielle indépendante, soit encore mieux placé après leur mandature. Ce que nous pouvons demander à nos élus, qu’ils soient de la majorité ou de l’opposition, c’est qu’ils nous rendent comptent de l’exercice de leur mandat régulièrement . Ce que nous pouvons aussi leur demander c’est de nous consulter régulièrement quand ils envisagent d’élaborer un projet qui nous concerne au plus près, et qu’ils prennent en compte cette consultation. C’est-à-dire  nous pouvons leur demander de nous considérer pour ce que nous sommes très réellement, leurs mandants, ceux de qui ils détiennent le mandat, leur parcelle de pouvoir. Enfin, ce que nous pouvons leur demander c’est de respecter la parole qui fait contrat, de respecter l’élu qui est dans le camp opposé, de respecter la morale toute bête que nous avons apprise dans nos écoles et de nos parents, - tu ne voleras pas, tu ne mentiras pas tu ne convoiteras pas etc.. -

 

Enfin, je repose la question : qui est le FN : c’est le parti qui se permet de présenter un binôme dans notre canton dont nous ne savons rien , qui  n’a rien à nous dire, qui ne daigne pas nous présenter les suppléants, qui ne nous dit pas en quoi ces candidats sont expérimentés pour conduire une politique départementale.
Le FN a déjà « pris le pouvoir » dans beaucoup de villes ; et on voit déjà donc  la mise en œuvre sa politique xénophobe. On a vu tant au niveau communal qu’européen qu’il sait se glisser « dans le système », lui le parti antisystème, en s’arrogeant des indemnités de maire et d’adjoint plus que substantielles, ou en nommant conseillers « européens » des personnes toutes occupées à développer le parti en France (voir enquête ouverte), c’est aussi un parti qui s’inscrit dans toutes les failles permises pour se financer plus ou moins légalement avec à la base le micro-parti  , JEANNE, de Le Pen fille, qui impose aux candidats tout le matériel de campagne en le lui facturant et en faisant de substantiels profits au bénéfice exclusif de Marine (voir là aussi l’enquête ouverte à la suite des européennes). Ce qui précède n’est pas étonnant car comment Le Pen a fait sa fortune : avec un héritage des plus douteux. Tel père telle fille ?

Enfin le FN n’est pas le parti des travailleurs, des petites gens, des miséreux ; il a habillé son discours pour flatter l’électeur délaissé par les autres partis , pour l’attirer à lui avec des accents populistes. Mais c’est une stratégie qui n’a rien à voir avec sa nature profonde dont la haine de l’autre et le totalitarisme sont les fondamentaux.

 

A nous donc de voir comment par notre attitude de citoyens faire barrage à cette nouvelle situation politique qui se présente et qui peut s’avérer grave pour notre pays et notre démocratie.

 

Monsieur Valls demandait : où sont les intellectuels ?

Je lui demande : est-il l’homme politique de gauche qui a protégé ses valeurs, les a transformées en mesures inscrites dans le programme-contrat de la présidentielle, introduites dans les institutions, réalisées ? Vaine question à cet homme politique se disant de gauche, adressée à celui qui, arrivé au pouvoir, n’a pas hésité à conseiller au président de la République de se trahir, de nous trahir, pour effectuer un tournant néo-libéral, qui a abandonné le terrain de la bataille des idées, laissant ainsi se « faner » celles, de gauche, qui circulaient dans la société et qui étaient devenues ce que GRAMSCI appelle le « bon sens ». Quand il n’était pas encore au pouvoir, cette gauche dont il est le représentant le plus accompli, elle s’est prise au piège que lui a tendu Sarkozy, conseillé par l’idéologue extrémiste qui fait l’actualité littéraire, en promouvant sans aucune nécessité mais avec un beau génie stratégique, le débat sur « l’identité nationale » qui doit être considéré comme le point de départ de la diffusion « publicitaire » des idées du FN. D’ailleurs Sarkozy, n’est-il pas allé le chercher pour le  tenter d’entrer dans son gouvernement ? C’est à partir de là, en effet, que les « langues se sont déliées », que les discours d’exclusion, les propos racistes, les affrontements communautaires ont fait flores et se sont « dédouanés », devenant des « opinions comme les autres », que même les candidats FN (et quelques UMP) à des élections actuelles et récentes peuvent afficher sur le réseau.


Peut-être il y aura un sursaut « républicain », et que la vraie gauche ne perde pas les scrutins futurs. Le pire, les représentants de la gauche au gouvernement l’ont déjà fait : ils ont égaré et fait perdre le monde intellectuel. Il leur reste à gouverner à « l’émotion », en appeler non à la « raison » ni aux « lumières », mais à la peur. Ce qui n’assure pas la victoire, face à des partis dont la spécialité est de parler directement au ventre – là où se love la « bête immonde » dont parlait Brecht.