Nous sommes donc toujours dans les actions nécessaires pour faire reculer ce gouvernement et ce Président de la République qui persistent à donner un coup de poignard dans le dos de nos jeunes et de notre monde salarial.

 

Tous les moyens lui sont bons pour tenter de démobiliser l’opinion publique, et l’un de ceux là est l’exploitation de la « casse » qui a toujours sévi, (et je n’arrive pas à dire hélas), lors de tels mouvements aussi loin que l’on remonte dans le temps.

 

« La question du talus », était le titre d’une contribution de plusieurs dizaines d’éminents intellectuels adressée à Libération à l’issue de la manif parisienne du 31 mars dernier.
Ceux-ci tenaient à témoigner de leur vécu lors de cette manif et s’interrogeaient « grave » comme diraient nos jeunes, sur ce qu’avait chercher un groupe des forces de l’ordre quand il s’était dirigé tout droit sur de paisibles personnes perchées sur un talus bordant le circuit de la manif, visiblement là, plus en spectateurs qu’en participants. Cette ruée spontanée vers ces paisibles citoyens avait aussitôt « déclenché » une réaction immédiate des manifestants, ce que manifestement les forces de l’ordre attendaient. Ces signataires demandaient expressément au gouvernement qu’il s’explique sur cette stratégie . On sait la suite.

 

Quelques uns de ces éminents intellectuels signataires auxquels s’ajoutent d’autres tout aussi éminemment connus viennent de récidiver  dans une autre contribution que je vous livre, tant elle pose de questions à ce point précis de la contestation du gouvernement.

 

« Voilà deux mois que le gouvernement ne sait plus que faire pour venir à bout d’un mouvement auquel il ne comprend rien. Après avoir usé jusqu’à la lie la rhétorique anticasseurs, il inaugure depuis la semaine dernière une nouvelle stratégie afin d’écraser ce qui lui résiste. Cette stratégie consiste à isoler, sur les suggestions des services de renseignement, des « groupes organisés » constitués policièrement en « association de malfaiteurs », puis à les accuser de faits dont on exagère la gravité afin de pétrifier tant la population que ceux qui luttent. Ainsi, on annonçait jeudi 19 mai l’arrestation à Rennes d’un groupe de 20 « casseurs », jeunes radicalisés appartenant à la « mouvance anarcho-autonome », une « association de malfaiteurs » qui s’apprêtait à « saboter » le métro de la ville. Renseignements pris, le sabotage en question était une action de blocage économique décidée en assemblée générale interprofessionnelle et menée de concert avec la CGT-route qui bloquait les axes routiers en périphérie de la ville. L’association de malfaiteurs » se réunissait dans les locaux de Sud-Solidaires° et s’apprêtaient, en fait, à coller des autocollants sur des composteurs de billets, voire, pour les plus «  extrémistes », à y introduire de la mousse expansive.

C’est une manœuvre identique qui a été déployée à Paris le 18 mai suite à l’attaque d’une voiture sérigraphiée de la police par des manifestants. Alors que le syndicat de police Alliance (très à droite, très à droite) privatisait la Place de la République (en provoc en vers le mouvement nuit debout) et faisait des selfies aux côtés de Marion Maréchal Le Pen, d’Eric Ciotti et de Gilbert Collard, une contre-manifestation sauvage repoussée à coups de gaz lacrymogènes, s’élançait dans les rues de Paris. C’est dans ces conditions qu’une voiture de police prise dans la circulation a dû essuyer un concentré de cette colère que l’on voit éclater depuis deux mois, à chaque manifestation. Qu’à force de se faire brutaliser, les plus pacifiques des manifestants en soient venus à entonner les slogans « tout le monde déteste la police » « Même la police n’aime pas son travail » « que fait la police, ça crève les yeux » (en référence au jeune de l’Ouest de la >France qui a perdu un œil) devrait à tout le moins interroger. Suite à l’incendie du véhicule, le gouvernement allumait un contre-feu en gonflant l’incident en « tentative d’homicide volontaire ». A cet effet, on occultera opportunément qu’à la vue des premiers manifestants, le policier a sorti son arme de service, voulant les repousser, et que ces mêmes manifestants ont aidé la policière à sortir du véhicule ; on transformera le bout de plastique dont se défend le policier « en barra de fer », des manifestants en « association de malfaiteurs » et on ira chercher des coupables (3 sur 4 ont été remis en liberté) présélectionnés par les services de renseignement parmi les militants de l’Action antifasciste Paris-Banlieue (AFA), que l’on essayait depuis une bonne semaine d’interdire de manifester (là encore en vain, le juge ayant aboli la décision de la Préfecture). Et tous les médias de reprendre en chœur cette construction grotesque. Qu’importe qu’après deux jours de garde à vue, le ministère de l’Intérieur  lui-même concède dans les pages du Monde qu’il n’y a, en l’état, aucun élément permettant de lier ces quatre militants à l’incendie de la voiture.

 

On comprend mieux à présent le sens de la déclaration de Manuel Valls au Sénat le mardi 17 mai : « ces Blacks Blocs, ces amis de monsieur Coupat, toutes ces organisations qui au fond n’aiment pas la démocratie (hic sic de la part d’un mec qui use et abuse du 49.3), qui la contestent, qui en contestent tous les principes, trouveront la plus grande détermination de l’Etat, de la police et de la justice » .
Ce qui était alors en préparation à Rennes comme à Paris, était une manœuvre identique à celle qu’avaient tentée Michèle Alliot-Marie et Monsieur Bauer (
aujourd’hui ami de Valls) , à l’époque du raid antiterroriste de Tarnac : cible sur les conseils des services de renseignement un groupe d’opposants à éliminer, leur imputer des faits controversés, construire sur cette base une association de malfaiteurs et tabler sur le suivisme et la lâcheté médiatiques pour faire  passer l’accusation dans l’opinion.

Si, à cette époque, cette manœuvre a fini par piteusement échouer, c’est parce que nombreux furent ceux et celles qui derrière le discours policier et gouvernemental, devinaient l’opération politique. Ce qui se prépare en ce moment, ce sont des affaires de Tarnac » en série. C’est pourquoi nous appelons à soutenir les mis en examen de Rennes ou Paris, ainsi que les lycéens, étudiants et manifestants mis en examen et qui parfois attendent en préventive (enfermés) leur comparution. Nous appelons à déjouer toute tentative de les isoler et de les instrumentaliser et à lutter pour l’abandon des charges extravagantes pesant sur eux ; bref à renverser l’accusation « 

 

 

J’ajouterai que ce qui est constaté à propos des médias dans cette tribune, je le fais au sujet de leur attitude vis-à-vis de la loi elle-même : il me semblait que le journaliste devait non pas témoigner de ses opinions mais faire un travail d’explication objective à partir de faits ou d ‘écrits probants : On attend toujours qu’ils nous informent sur le contenu réel du projet dont le retrait est demandé, car il n’y a pas d’autre alternative ; oui pas d’autre alternative si chacun de nous « vieux ou salariés en in de carrière » nous voulons pouvoir continuer à nous regarder en face en pensant ce que l’on trame pour notre jeunesse ! Et ça a déjà commencé il y a de nombreuses années à l’école et la casse organisée, et nous ne nous en sommes pas méfié !

 

 

° tiens ! il n’y aurait donc pas que la CGT opposée au gouvernement ! ? Comme tentent aussi de l’accréditer les médias