Déjà, vous avez pu lire des articles consacrés à la crise, et ce depuis qu’elle a éclatée en 2008,. Vous avez pu y lire mon ironie sur les propos « mâles » de notre président qui se faisait fort de « la dompter ». Mes propos laissaient au contraire voir que j’y voyais plus une volonté délibérée, organisée par le capitalisme financier, de mettre à bas notre système de société occidentale et plus particulièrement française. Vous avez pu constater que je croyais plus à une complicité de nos « chefs » français ou mondiaux qu’à leur volonté de faire triompher l’intérêt général. J’y voyais aussi mis en œuvre au grand jour, la « mondialisation » de la paupérisation de tous, dont j’avais eu l’intuition depuis le milieu des années 1880, avec mon expérience de syndicaliste. Puis sont venus des articles sur la Grèce plus particulièrement, puisque je considérais que ce pays avait été choisi comme laboratoire de la mise en œuvre de cette paupérisation, et qui laissaient percer ma conviction que nous serions très vite concernés par cette expérience. Aujourd’hui nous y sommes, et la complicité  MERKEL-SARKOZY est le facteur , le vecteur affiché de cette mise à sac de notre démocratie.

 

Dans les jours qui suivent j’emprunterai des articles consacrés spécifiquement à la Grèce et ce qui s’y passe, avec des incursions sur l’Espagne et le Portugal, qui n’auront d’autre but que d’alerter votre vigilance.

 

Aujourd’hui, celui qui suit, émane notamment d’un philosophe franco-grec, qu'il a intitulé : "Grèce Berceau d’un autre monde"

 

Non, bien que dramatique, ce qui se déroule en Grèce n’est pas une catastrophe. C’est même une chance, car le pouvoir de l’argent a pour la première fois, dépassé allégrement le rythme jusque-là progressif, méticuleux et savamment organisé de la destruction du bien public et de la dignité humaine. Et ce, sur une terre aussi réputée pour sa philosophie de vie aux antipodes du monde anglo saxon que pour sa résistance inlassable aux multiples oppressions qui ont tenté de la mettre au pas. Le Grec ne danse pas et ne dansera jamais au pas de l’oie ni en courbant l’échine, quels que soient les régimes qu’on lui impose. Il danse en levant les bras comme pour s’envoler vers les étoiles. Il écrit sur les murs ce qu’il aimerait lire ailleurs (réf ; aux écrits gravés sur les pierres aux temps anciens retrouvés un peu partout sur les vestiges des civilisations qui se sont succédées, sortes de tables de la Loi)).Il brûle une banque quand elle ne lui laisse plus les moyens de faire les traditionnelles grillades. Le Grec est aussi vivant que l’idéologie qui le menace est mortifère. Et le Grec, même roué de coups, finit toujours par se relever. Oui, l’Europe de la finance a voulu faire un exemple. Mais dans sa hargne à frapper le pays qui lui semblait le plus faible dans la zone euro, dans sa violence démesurée, son masque est tombé. C’est maintenant, plus que jamais, le moment de montrer du doigt à tous son vrai visage : celui du totalitarisme. Car il s’agit bien de cela. Il n’y a plus qu’une seule réponse au totalitarisme : la lutte, tenace, sans concession, jusqu’au combat, s’il le faut, puisque l’existence même est en jeu. Nous avons un monde, une vie, des valeurs à défendre. Partout dans les rues, ce sont nos frères, nos sœurs, nos enfants, nos parents qui sont frappés sous nos yeux, même éloignés. Nous avons faim, froid, mal avec eux. Tous les coups qui sont portés nous blessent également. Chaque enfant grec qui s’évanouit dans sa cour d’école nous appelle à l’indignation et à la révolte. Pour les Grecs, l’heure est venue de dire non, et pour nous tous, de les soutenir.
Car la Grèce est aujourd’hui à la pointe du combat contre le totalitarisme financier qui partout dans le monde détruit le bien public, menace la survie quotidienne, propage le désespoir, la peur et la crétinisation d’une guerre de tous contre tous.
Au-délà d’une colère émotionnelle qui se déroule en détruisant des symboles d’oppression, se développe une colère lucide, celle des résistants qui se refusent de se laisser déposséder      de leur propre vie au profit des mafias bancaires et de leur logique de l’argent fou. Avec les assemblées de démocratie directe, la désobéissance civile, le mouvement « Ne payons plus » et les premières expériences d’autogestion, une nouvelle Grèce est entrain de naître, qui rejette la tyrannie marchande au nom de l’humain. Nous ignorons combien de temps il faudra pour que les peuples se libèrent de leur servitude volontaire, mais il est sûr que, face au ridicule du clientélisme politique, aux démocraties corrompues et au cynisme grotesque de l’état bankster, nous n’aurons que le choix – à l’encontre de tout affairisme – de faire nos affaires nous-mêmes.
La Grèce est notre passé. Elle est aussi notre avenir. Réinventons-le avec elle !