A quoi reconnait-on un « grand homme » ? A son aura, sa force visionnaire et au fait que des foules entières adhérent sans condition à ce qu’il dit. Exemple. Le « grand homme » Macron a affirmé après son élection : « le projet de loi antiterroriste respectera l’Etat de droit et la liberté d’expression ». Et voilà la loi « renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme » votée sans heurts ce mardi par l’Assemblée nationale. Mais où étaient les mouvements de masse ? Pourquoi si peu de mobilisation quand la loi travail 2° du nom suscite légitimement tant de controverse ? S’est-on laissé bercer par le discours du « grand homme » et ses porte-voix ? Ainsi, le ministre de l’intérieur, rappelons-le dans un temps pas si lointain nous a dupé, nous gens de gauche sur la sincérité de son adhésion aux valeurs de la gauche, et grand Commandant dans ce nouveau texte, avec des pouvoirs exorbitants, déclarant en substance, tel un Bourvil sinistre sur le mode de l’eau ferrugineuse : « le contrôle des étrangers, non ! Le contrôle des terroristes, oui ! »

Les mises en garde de la commission nationale consultative des droits de l’homme, du Défenseur des droits, Mr TOUBON, de nombreuses ONG telles que Amnesty International, Human Right Watch, la quadrature du Net, de la ligue des droits de l’homme, le syndicat de la magistrature, Action Droits musulmans, ou de grandes consciences spécialistes des libertés publiques et individuelles, tels Mr Weil Patrick ou Mr LECLERC Henri, (qui prévient : « c’est une loi des suspects, et c’est dangereux ») n’ont pas suffi.

Même le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU a formulé des inquiétudes. L’une de ses expertes, Mme fionnuala Ni Aolain a envoyé une lettre le 22 septembre au gouvernement français où elle remettait sérieusement en cause le projet de loi. Après force argumentation et avoir souligné la nécessité de lutter contre le terrorisme, elle écrit : « je tiens à exprimer ma profonde préoccupation quant à l’extension de sa portée et son incidence néfaste prévisible sur l’exercice du droit à la liberté et à la sécurité personnelle, du droit d’ accès à la justice, à la liberté de circulation, la liberté de réunion et d’association pacifiques, la liberté d’expression et la liberté de religion et de conviction ». Les députés En Marche, n’ont pas cillé. Et ont voté comme le demandait le chef cette loi scélérate attentatoire comme jamais depuis longtemps à nos droits fondamentaux.

 

Comment en sommes-nous arrivés à ce que 85% des personnes interrogées estiment que cette loi « améliorera leur sécurité » ? Où est notre capacité collective à réfléchir sur de tels textes qui comme les ordonnances sur le travail nous ramènent à des temps immémoriaux puisqu’il s’agit de temps à partir desquels nos ancêtres se sont mobilisés, sont morts pour que notre liberté arrive à ce dont dons avons pu jouir pendant plusieurs décennies, liberté et droits de l’homme dont on disait jusqu’à il y a peu, que la France en avait été le porte-drapeau.

 

Comment pouvons-nous une fois encore, un fois de plus, une fois de trop, laisser le Président de la République française piétiner ces droits fondamentaux, nos droits fondamentaux, les droits fondamentaux de tout être humain quel qu’il soit, sans lesquels il n’y a plus d’égalité et de fraternité.

Combien de temps encore le laisserons-nous nous mépriser, nous insulter, avoir une soif incommensurable d’asservissement à sa personne du peuple français ?

Quand est-ce que nous allons nous réveiller et dire stop, ça suffit Mr Macron ! Vous êtes réellement dangereux  pour notre peuple et la cohésion de notre pays.