En juillet Macron avait dit « je ne veux plus voir personne dans les rues de France d’ici la fin de l’année ».
De quoi parlait-il ? nous avons voulu comprendre qu’il s’apitoyait sur les déshérités français ou migrants qui faute d’hébergement construits en assez grand nombre par notre République libre, égalitaire et fraternelle se voient obligés à ces stationnements qui font la honte de notre pays, qui rongent notre conscience de citoyens français.

En fait depuis juillet, son acolyte, qui s’est hissé à la tête d’une des plus grandes métropoles françaises, puis à la tête du ministère de l’intérieur grâce aux voix des électeurs socialistes, n’a de cesse de faire lacérer les tentes que les associations distribuent à ces déshérités, de faire confisquer les couvertures distribuées pour tenter de donner un peu de chaleur physique faute de chaleur humaine...  

Puis vint le samedi 16 décembre 2017, où là tout s’éclaira ..ou du moins tout le beau discours de juillet devint plus « éblouissant » d’hypocrisie, de provocation : il parlait de lui ; Les palais de la République ne lui suffisaient plus ; il voulait les palais de nos Rois ; le plus symbolique tant qu’à faire ! Celui qui est attaché à l’un de nos Rois les plus flamboyants, François 1° ! Celui pour lequel les sujets français ont dû verser leur obole pour réunir la rançon que demandaient les Italiens afin de le libérer…Une autre histoire de l’Europe...

 

C’est NOEL ! Et je vais vous offrir mon cadeau. Ou du moins, je vais me faire le messager d’un autre FRANCOIS 1°, plus actuel. Car encré dans la réalité de notre vécu.

Vous allez trouver ci-dessous deux textes que Le Pape donc, puisqu’il s’agit de lui a adressé lors de sa rencontre mondiale des mouvements populaires à Santa Cruz en 2015, puis au Vatican en 2016.

SANTA CRUZ :

La Bible nous rappelle que Dieu écoute le cri de son peuple et je voudrais moi aussi unir de nouveau ma voix à la vôtre : les fameux trois « T », Terre, Toit, et Travail pour tous. Je l’ai dit et le répète : ce sont des droits sacrés.
1) Premièrement : Commençons par reconnaître que nous avons besoin d’un changement.
Vous m’avez rapporté les multiples exclusions et les injustices dont vous souffrez. S’il en est ainsi, j’insiste, disons-le sans peur : nous voulons un changement, un changement réel, un changement de structures.
Je voudrais aujourd’hui réfléchir avec vous sur le changement que nous voulons. Quand le capital est érigé en idole et commande toutes les options des êtres humains, quand l’avidité pour l’argent oriente tout le système socio-économique, cela ruine la société, condamne l’homme, le transforme en esclave, détruit la fraternité et met même en danger notre maison commune, la sœur et mère terre. Vous, les plus humbles, vous pouvez et faites beaucoup. J’ose vous dire que l’avenir de l’homme est, dans une grande mesure, entre vos mains, dans votre capacité de vous organiser et de promouvoir des                alternatives créatives, dans la recherche quotidienne des trois « T », (terre, toit, travail) et aussi dans votre participation aux grands processus de changement. Ne vous-sous-estimez pas.

2)Deuxièmement : vous êtes des semeurs de changement.

Le changement conçu non pas comme quelque chose qui un jour se réalisera parce qu’on a imposé telle ou telle option politique ou parce que telle ou telle structure sociale a été instaurée. Nous avons appris douloureusement qu’un changement de structure qui n’est pas accompagné d’une conversion sincère des attitudes et du cœur finit tôt ou tard par se bureaucratiser, par se corrompre et par succomber. Il faut changer le cœur.
Il est indispensable que les peuples et les organisations sociales construisent une alternative humaine à la globalisation qui exclut. Aux dirigeants (ceux des mouvements populaires), je vous demande : soyez créatifs et ne perdez jamais l’enracinement dans ce qui est proche, si vous construisez sur des bases solides, sur des besoins réels et sur l’expérience vivante de vos frères, sûrement vous n’allez pas vous tromper.

3) Troisièmement : ni le Pape, ni l’Eglise n’ont le monopole de l’interprétation de la réalité sociale ni le monopole de la proposition de solutions aux problèmes contemporains. J’oserais dire qu’il n’existe pas de recette.

Je voudrais cependant, proposer trois grandes tâches qui requièrent l’apport décisif de l’ensemble des mouvements populaires :

3.1) La première tâche est de mettre l’économie au service des peuples : disons NON à une économie d’exclusion et d’injustice où l’argent règne au lieu de servir. L’économie ne devrait pas être un mécanisme d’accumulation mais l’administration adéquate de la maison commune. La juste distribution des fruits de la terre et du travail humain n’est pas de la pure philanthropie. C’est un devoir moral. Il s’agit de rendre aux pauvres et aux peuples ce qui leur appartient.

3.2) La deuxième tâche est d’unir nos peuples sur le chemin de la paix et de la justice.

Les peuples du monder veulent que leur culture, leur langue, leurs processus sociaux et leurs traditions religieuse soient respectés. Le nouveau colonialisme adopte divers visages. Parfois, c’est le pouvoir anonyme de l’idole argent, à d’autres occasions, sous la noble apparence de la lutte contre la corruption, contre le trafic de stupéfiants ou le terrorisme, nous voyons que l’on impose aux Etats des mesures qui ont peu à voir avec la résolution de ces questions, et bien des fois aggravent les choses.

3.3) Et la troisième tâche, peut-être la plus importante que nous devons assumer aujourd’hui, est de défendre la mère Terre.

La maison commune de nous tous est pillée, dévastée, bafouée impunément. Il y a un impératif éthique, clair, définitif et urgent, d’agir, qui n’est pas accompli. Les peuples et leurs mouvements sont appelés à se mobiliser, à exiger – pacifiquement mais avec ténacité – l’adoption urgente de mesures appropriées. Je vous demande, au nom de Dieu, de défendre la mère Terre.

 

Pour finira, je voudrai vous dire : l’avenir de l’humanité n’st pas uniquement entre les mains des grands dirigeants, des grandes puissances et des élites. Il est fondamentalement entre les mains des peuples ; dans leur capacité à s’organiser…

Je prie pour vous, avec vous et je veux demander à Dieu notre Père de vous accompagner et de vous bénir. Et s’il vous plaît, je vous demande de prier pour moi. Et si quelqu’un parmi vous ne peut pas prier, avec respect, je lui demande qu’il pense à moi en bien et qu’il m’envoie des ondes positives. Merci.

 

VATICAN :


Lors de notre dernière rencontre en Bolivie, nous avons énuméré certains devoirs incontournables pour marcher vers une alternative humaine face à la mondialisation de l’indifférence : 1..placer l’économie au service des peuples..2.. Edifier la paix et la justice ; 3.. Défendre la mère Terre. Je voudrais ici aborder des thèmes plus spécifiques, reçus de vous :

LA TERREUR et LES MURS.

Il y a presque cent ans, Pie XI prédisait l’affirmation d’une dictature économique mondiale qu’il appela « impérialisme international de l’argent ». Ce fut Paul VI qui dénonça la « nouvelle forme abusive de domination économique sur le plan social, culturel et également politique ». Toute la doctrine sociale de l’Eglise et le magistère de mes prédécesseurs se rebellent contre l’idole de l’argent qui règne au lieu de servir, tyrannise et terrorise l’humanité.

Aucune tyrannie ne s’alimente sans exploiter nos peurs. D’où le fait que toute tyrannie est terroriste. Et quand cette terreur, qui a été semée dans les périphéries à travers des massacres, l’oppression et l’injustice, explose dans les centres à travers diverses formes de violence, les citoyens sont tentés par la fausse sécurité des murs physiques ou sociaux. Des citoyens, murés, terrorisés d’un côté ; exclus, exilés, encore plus terrorisés de l’autre.
La peur est alimentée, manipulée. Elle nous affaiblit, nous déstabilisé, détruit nos défenses psychologiques et spirituelles, nous anesthésie face à la souffrance des autres et, à la fin, nous rend cruels. Chers frères et sœurs, tous les murs tombent. Tous. Ne nous laissons pas tromper. Affrontons la terreur par l’amour.

L’AMOUR et LES PONTS.

Les trois « T », votre cri que je fais mien, a quelque chose de cette intelligence humble, mais dans le même temps forte et réparatrice. Un projet-pont des peuples face au projet-mur de l’argent. Un projet qui vise au développement humain intégral. Nous devons aider à guérir le monde de son atrophie morale. Ce système atrophiant est en mesure de fournir certaines « prothèses » cosmétiques qui ne sont pas le véritable développement de l’être humain dans son intégralité, le développement qui ne se réduit pas à la consommation.

 

UN AUTRE POINT : BANQUEROUTE et SAUVETAGE.

Vous avez consacré une journée au drame des migrants, des réfugiés. Il s’agit d’une situation scandaleuse, que je ne peux décrire que par un mot que j’ai prononcé à Lampedusa : honte.

Je fais miennes les paroles de l’Archevêques de Grèce : « Celui qui voit les yeux des enfants que nous rencontrons dans les camps de réfugiés est en mesure de reconnaître immédiatement la « banqueroute » de l’humanité ».

Comment se fait-il qu’aujourd’hui, quand une banque fait faillite, apparaissent immédiatement des sommes scandaleuses pour la sauver, mais lorsque se produit cette banqueroute de l’humanité, on ne trouve pas une millième partie de ces sommes pour sauver ces frères qui souffrent tant ?

Cela m’amène au deuxième thème : les mouvements populaires ne sont pas des partis politiques. Mais n’ayez pas peur d’entrer dans les grandes discussions, ans le Politique avec majuscule, car « la Politique est une des formes les plus élevées de la charité, de l’amour ».
Je voudrais souligner deux risques autour de la relation entre les mouvements populaires et la politique : le risque de se laisser encadrer et le risque de se laisser corrompre.

Tant que vous restez dans la case « politiques sociales », tant que vous ne remettez pas en discussion la politique économique ou la Politique, on vous tolère. Quand vous élevez la voix, quand vous prétendez indiquer au pouvoir une organisation plus intégrale, alors on ne vous tolère plus. C’est ainsi que la démocratie s’atrophie, devient un nominalisme, perd de sa représentativité, se désincarne car elle laisse le peuple dehors...

Le second risque es t de se laisse corrompre. La corruption n’est pas un vice exclusif de la politique. Il existe une corruption enracinée dans des domaines de la vie économique et qui fait moins la une que la corruption directement liée au domaine politique et social. Ceux qui ont choisi une vie de service ont une obligation supplémentaire, il faut vivre la vocation avec un grand sens de l’austérité et d’humilité.

L’exemple d’une vie austère au service du prochain est la meilleure façon de promouvoir le bien commun. Je vous demande, à vous dirigeants, de ne pas vous lasser de pratiquer une austérité morale, personnelle.

 

 

Tiré du livre d’entretien entre le Pape et D  WOLTON, directeur de recherche au CNRS ;

 

Ceux qui le peuvent et le veulent peuvent continuer la lecture en achetant le livre et aussi en faisant une lecture parallèle avec le livre de l’ancien ministre des finances VAROUFASKIS qui vient de révéler son expérience et dévoile ses entretiens au sein de la « machine » Europe.

L’Europe à qui Le Pape s’est adressé officiellement dans ses « murs » à Strasbourg sur notamment le devoir de l’Europe à accueillir les immigrés (voir aussi le site qui a retranscrit ce discours)

 

BON NOEL à TOUS