Le 14 Mai est passé et vous avez pu vous faire une idée de la personnalité de celui qui désormais doit nous représenter et qui est en charge d’exécuter la volonté du peuple français, cette volonté devant être réellement exprimée dans l’élection de nos députés.

Et si je parle de personnalité c’est à dessein !

D’abord, nous savions qu’il était un amateur de théâtre ! Et c’est bien à l’intronisation d’un acteur que nous avons pu assister : la gestuelle, la musique, les yeux fermés à nouveau, la solennité de la marche « de l’empereur » (voir précédents billets) ou la majesté du Roi (rouge) comme vient de satiriser la presse anglaise !

Ne jamais oublier cet aspect de la personnalité : c’est un acteur ! où donc sera le vrai, l’apparence, la séduction, ce sera bien à nous d’analyser celui qui nous parle. La séduction, oui ; car il en a lui-même bien parlé à son propos et dans le cadre de son métier de banquier d’affaire : mon métier, c’est de séduire pour amener le client où je veux le faire aller ! A nous citoyens de ne pas nous laisser mener par le bout du nez !

Un autre côté de celui qu’il est et qui l’a porté là où il est : c’est ce qu’il nous a offert comme symbole de l’exercice de son pouvoir : les attributs du chef de guerre en remontant les Champs Elysées dans ce véhicule de l’armée ; mais trop grand pour lui : n’est pas De Gaulle qui veut ! Et cependant cette parade ne manque pas d’interroger !

Et nous n’avons pas eu longtemps à attendre pour répondre à cette interrogation : dans la même semaine, la première semaine :

-          L’interdiction faite aux ministres de parler aux journalistes après le premier conseil des ministres et les procédures mises en œuvre pour qu’il n’y ait pas ce contact : or le gouvernement d’un pays, en démocratie, se fait au nom du peuple ; il a donc le droit, ce peuple, de savoir ce que font et décident ses gouvernants ; la presse est le pilier sans lequel il n’y a pas de démocratie, parce que la presse libre est, en démocratie, la garantie du droit à l’information ! Macron pense que nous sommes ignares en la matière et qu’il va pouvoir nous berner ! NON ! On peut vouloir réformer, et il est sans doute utile de « réformer » mais toucher d’entrée de jeu aux fondements de la démocratie : NON ! J’y reviendrai car ceci n’est pas innocent dans « la gouvernance » que Macron veut mettre en place !

-          Toujours à propos de la presse, et le lendemain de ce premier conseil des ministres il renouvelle son « attentat » à la liberté de la presse : en effet, il a décidé de choisir les journalistes qui avaient le droit de couvrir un déplacement, tel que celui du Mali, ou tout autre déplacement avec des thèmes ; tant que les rédactions                                                   écrites radio ou télé ont immédiatement réagi en lui adressant un appel public pour rappeler l’indépendance de la presse en démocratie ! Ajoutant « aucun de vos prédécesseurs ne s’est prêté à ce genre de système, au nom du respect de la liberté de la presse. Alors que la défiance pèse de plus en plus sur l’information, choisir celui ou celle qui rendra compte de vos déplacements ajoute à la confusion entre communication et journalisme, et nuit à la démocratie » !

-          Le jeudi 18 mai un conseil municipal s’est déroulé à BURE (lieu prévu d’enfouissement des déchets nucléaires et contesté) sous protection d’un cordon de CRS ! Devait s’y décider la vente d’un terrain pour cet enfouissement possible ; la précédente délibération avait eu lieu à 6h du matin avec une convocation en urgence des conseillers, sans respect des délais légaux : cette délibération venant d’être annulée par la justice, une nouvelle était nécessaire ; mais les nouvelles conditions devraient la rendre tout aussi illégale ! Bon courage Mr HULOT !

-          Sans parler des exclusions subito presto des référents du mouvement « en Marche » candidats aux législatives ! Le canard enchaîné vient de faire état d’ailleurs d’un mouvement de dissidence dans ce mouvement que le nouveau monarque voudrait entièrement à ses ordres !

Passons aux choses encore plus sérieuses si cela est possible d’être plus sérieux que ce qui précède.

Je vais d’abord faire le bilan Macron que nous connaissons tous : l’ubérisation de la société, (taxi, livraisons, cars), la mise en concurrence chez les notaires , soit disant mise en concurrence pour pouvoir faire baisser les tarifs et permettre aux jeunes de s’installer : résultat : le décret d’application a permis que les études déjà prospères créent de nouvelles structures et elles ont été considérées « comme étant jeunes », donc ont pu ouvrir et accaparer encore un peu plus le marché et les honoraires ont grimpé ! Le travail du dimanche ; avec un effet sur notre espace communautaire, puisque l’intercommunalité a pris une délibération pour que par exemple les grandes surfaces du canton puissent ouvrir le dimanche toute la journée ; ce qui n’a pas tardé à être fait ! Puis c’est la réforme des prud’hommes entrée en vigueur en août dernier ; pas la limitation des indemnités ; mais la procédure qui a été remise en cause et qui pénalise gravement les salariés qui avaient jusque-là pouvaient facilement faire trancher un litige qui l’opposait à son employeur. Depuis août, cette procédure profondément remaniée va conduire et conduit déjà à ce que ce ne soit plus possible tant il y aura des frais à engager : procédure entièrement écrite, donc frais de paperasse impensables ; appel pratiquement inabordable puisque avocat, huissier et avoué sont pratiquement devenus obligatoires si on ne veut pas faire d’erreur de procédure qui d’entrée pourrait stopper net le procès d’appel !

Voilà le bilan du ministre Macron !

Maintenant, ce qu’il vise immédiatement c’est la fragmentation de toute la société française ! c’est, à travers sa cuisine politicienne non pas moderne mais qui sent la rance, réussir à faire exploser ce qui est aussi un autre fondement de la démocratie : la présence des partis politiques qui sont également un autre moyen d’expression d’opinions différentes du peuple d’un pays tel que le nôtre ! On ne joue jamais impunément à ce jeu de massacre qui est en train de se dérouler devant nous comme si nos opinions personnelles n’existaient pas, ou n’avaient pas le droit d’être représentées par des députés,  comme s’il n’y avait plus d’idées de gauche, du centre, du milieu de droite, d’anarchie, d’extrême : comme s’il nous était enjoint de « suivre le chef ou mourir » « marcher ou crèver »

Sur un billet ultérieur je développerai le fond du programme qu’il nous a annoncé et qui va poursuivre sa volonté de faire tout exploser, comme si nous devions être ou devenir « des allemands, comme on nous le demande depuis des décennies maintenant » : mais avons-nous oublié que la génération précédente s’est battue, a compté ses morts, pour rester le peuple français ! Angela vaincrait par la soumission de nos politiciens à ses volontés et aux volontés du capitalisme tout puissant et mondial ?

En effet, je veux revenir sur les révélations d’internet dans la nuit du vendredi au samedi avant le deuxième tour concernant notamment sa campagne. La presse a hurlé comme des vierges effarouchées ; puis certains journalistes notamment ceux de Libération ont daigné quand même y regarder un peu plus près ; mais l’élection était passée ! Et ils nous disent ceci : les mails ou autres documents confirment bien le rôle des puissants (banques françaises et étrangères, start up, entreprises LVMH et autres dans le financement de sa campagne, du type financement américain : diners réunions privées passage du messie chéquier à sortir ; et comme 7 500€ par personne est le maximum, on a fait ça sur 2 ans) ! Hamon avait bien raison de nous mettre la puce à l’oreille en lui demandant de nous dire qui l’avait soutenu financièrement ! Et ça continue après l’élection : en effet, vous avez tous entendu le ridicule de l’information sur le prix de son costume d’intronisation : 450€ (sans doute payé par nous sinon quel serait l’intérêt) ; puis innocemment il nous est précisé que Madame était habillée par LVMH avec des vêtements prêtés ! Ça va se rendre comment ? C’est ça qui nous intéresse !

Donc nous savons de qui il est l’élu : pas moi, pas vous mais ces puissants qui se cachent de moins en moins !

Mais il semblerait que nous ne soyons pas si dupes que cela : première côte de popularité : 45/46% pour lui, 38% pour le premier ministre : les plus mauvais débuts d’un président et d’un premier ministre dans la Vème République !